Aide d’urgence réclamée pour les travailleurs, entreprises et entrepreneurs forestiers
Roberval, le 12 juillet 2023 – Constatant que les travailleurs, les entreprises et les entrepreneurs forestiers sont encore laissés à eux-mêmes face aux conséquences des feux de forêt sans précédent qui continuent de sévir dans plusieurs régions du Québec, un groupe d’organisations du secteur forestier interpelle le premier ministre du Canada et le premier ministre du Québec pour qu’ils déploient de toute urgence des moyens importants et adaptés leur permettant enfin de faire face à la situation. Le groupe est formé de l’Alliance Forêt Boréale, l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ), l’Association québécoise des entrepreneurs forestiers (AQEF), la Fédération de l’industrie manufacturière-CSN, la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) et Unifor.
Notons que les membres de la coalition ont déjà écrit au premier ministre du Canada, M. Justin Trudeau, et au premier ministre du Québec, M. François Legault, pour leur demander une rencontre afin de leur présenter leurs demandes. Les deux lettres sont toutefois restées sans réponse.
Demande à Justin Trudeau : ajustements à l’assurance-emploi
Malgré des feux qui ont brûlé plus de 1,5 million d’hectares de forêt productive et qui continuent de sévir, forçant dans certains secteurs l’arrêt du travail en forêt pendant plus d’un mois, il apparaît inconcevable pour les membres du groupe de constater qu’aucune mesure n’ait encore été annoncée par le gouvernement fédéral à l’intention des travailleurs forestiers.
La foresterie se compose d’un grand nombre d’emplois saisonniers et cela est particulièrement vrai dans le secteur sylvicole où on compte en moyenne 22 semaines de travail potentiel. Ainsi, en raison de l’arrêt forcé des travaux, les travailleurs sont plongés malgré eux en situation de précarité avec la menace de se retrouver devant un véritable trou noir, soit une longue période sans revenus et sans assurance-emploi. En conséquence, les six membres du groupe demandent au premier ministre Trudeau d’agir immédiatement en diminuant le nombre d’heures assurables requis pour avoir droit aux prestations d’assurance-emploi et en prolongeant la durée de celles-ci.
Demandes à François Legault
Les perturbations liées aux feux de forêt ont aussi de graves conséquences pour les entreprises forestières et les entrepreneurs. Les solutions doivent provenir de plusieurs ministères, c’est pourquoi les six partenaires interpellent directement le premier ministre Legault.
Demande No 1 : aide à l’emploi d’urgence
Nombre d’entreprises forestières se retrouvant sans revenus ont dû supporter les salaires de leurs employés pendant l’arrêt des travaux, en plus d’assumer des coûts importants comme l’hébergement et les repas et d’autres coûts directs reliés à la main-d’œuvre. Estimant que le gouvernement du Québec n’a pas à attendre le fédéral avant d’agir, les six partenaires pressent le premier ministre Legault de déployer une mesure d’aide à l’emploi d’urgence, rétroactive au début des arrêts pour les feux, pour permettre aux entreprises de conserver leurs employés malgré la cessation temporaire de leurs activités.
Demande No 2 : aide adaptée pour les entreprises et les entrepreneurs
Le gouvernement du Québec a annoncé, la semaine dernière, des mesures administratives qui, par l’intermédiaire de Rexforêt, viendront, en partie, aider les entreprises sylvicoles. Quant aux mesures annoncées par le ministère de l’Économie et de l’Innovation, elles ne sont pas adaptées, la lourdeur du processus faisant en sorte qu’il sera difficile pour les entreprises et les entrepreneurs d’y avoir accès alors qu’ils ont besoin de liquidités immédiatement. De plus, comme il s’agit de prêts avec intérêts et de garanties de prêts, cela veut dire qu’ils devront essuyer des pertes encore plus importantes s’ils y ont recours, mettant dans plusieurs cas leur avenir carrément en péril. C’est pourquoi les six partenaires demandent au premier ministre Legault de déployer rapidement une mesure d’aide pour pallier les nombreuses pertes financières encourues par les entreprises et les entrepreneurs. Cette mesure leur permettra de rester forts et de traverser cette épreuve.
Citations des partenaires
« Nous saluons l’initiative de cette coalition et nous y ajoutons notre voix pour demander au gouvernement fédéral de mettre en place des programmes d’urgence et au gouvernement provincial de revoir et déployer rapidement ses mesures d’aide d’urgence tant pour les entreprises forestières que pour les travailleurs. Bien qu’il faille planifier rapidement la récupération d’un maximum de matière brûlée tout en assurant la remise en productivité des sites, la priorité #1 des gouvernements devrait être la survie des entrepreneurs forestiers et le maintien à l’emploi des travailleurs car sans eux, tout le secteur forestier s’effondrera », de dire le président d’Alliance forêt boréale, Yanick Baillargeon.
« M. Legault, nous ne pouvons pas sortir de cette crise avec une filière entrepreneuriale encore plus affaiblie. Pour rencontrer nos obligations de reconstruire la forêt après ces feux d’une ampleur historique, nous devons avoir des entreprises sylvicoles fortes et en santé », déclare Charles-Philippe Mimeault-Laflamme, président de l’AETSQ.
« Pour nos entrepreneurs forestiers, l’ensemble des ressources comptent et les feux occasionnent de lourdes conséquences tant pour les aspects humains, matériels que financiers. Malgré les efforts consentis pour conserver les employés, plusieurs opérateurs ont été mis à pied temporairement. Le risque de ne pas les voir revenir est réel. Il est primordial pour une reprise d’obtenir un soutien gouvernemental approprié, car il faut bien comprendre que l’entrepreneur a supporté des charges substantielles pendant la période d’arrêt forcée tout en étant privé de revenus importants au sortir d’une période d’investissement intensif pour la maintenance printanière des machines. La situation devient très périlleuse pour plusieurs d’entre eux », de dire Étienne Boucher, président de l’AQEF.
« D’une ampleur encore jamais vue, les feux de forêt ont perturbé plusieurs communautés et forcé un grand nombre d’ouvrier à cesser leur travail. Devant ces circonstances exceptionnelles, le gouvernement du Canada se doit d’annoncer rapidement l’assouplissement des règles admissibilités pour l’assurance-emploi. De son côté, le gouvernement du Québec doit aussi faire sa part et aider les PME ainsi que les travailleurs forestiers », soutient Serge Berthiaume, vice-président de la fédération manufacturière CSN.
« Solidement implantées dans les régions du Québec, les coopératives forestières sont présentes dans toutes les sphères de la chaîne d’approvisionnement, soit de la production de plants à la transformation du bois, en passant par la récolte et l’aménagement forestier. Les perturbations liées aux feux de forêt ont entraîné des pertes importantes qui menacent la pérennité de plusieurs de nos organisations. En conséquence, une aide adaptée aux besoins du terrain sera requise. Il en va de la vitalité socio-économique de nos régions ! », fait valoir Stéphane Gagnon, président de la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF).
« Les travailleuses et travailleurs de la foresterie se retrouvent maintenant pris au piège de la précarité en raison de l’arrêt forcé des travaux, certains pourraient même faire face à un véritable trou noir sans aucun revenu ni assurance-emploi en raison du manque de travail, résultat des violents incendies que nous avons connu dans les dernières semaines. Il est impératif que le gouvernement agisse rapidement pour les protéger et pour leur offrir un filet de sécurité et des solutions concrètes face à cette crise. Personne ne devrait être laissé pour compte dans cette industrie essentielle », indique Daniel Cloutier, directeur québécois pour le syndicat Unifor.
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Contacts :
Pour AFB : Catherine Potvin, agente de communications, 418 630-6316
Pour l’AETSQ : Fabien Simard, directeur général, 418 802-7929
Pour l’AQEF : Martin Bouchard, partenaire d’affaires, 418 930-7152
Pour la FIM-CSN : Serge Berthiaume, vice-président, 514 863-0911
Pour la FQCF : Dany Rousseau, directeur des communications, 418 906-7651
Pour Unifor : Véronique Figliuzzi, responsable des communications, 514 212-6003