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Travailleurs, entreprises et entrepreneurs forestiers réclament des états généraux de la forêt et un chantier historique de reboisement

Publié le 7 septembre 2023

Saguenay, le 7 septembre 2023 – Un groupe d’organisations représentant des travailleurs, entreprises, entrepreneurs et communautés forestières est présent, aujourd’hui, à l’Hôtel Delta de Saguenay, où se tient le caucus présessionnel de la Coalition Avenir Québec (CAQ). Leur objectif : rencontrer le premier ministre du Québec, M. François Legault, afin de discuter avec lui des mesures à déployer pour assurer l’avenir du secteur forestier dans la foulée des feux records qui ont dévasté jusqu’à maintenant près de 1,5 million d’hectares de forêt en zone intensive.

Formé de l’Alliance Forêt Boréale (AFB), l’Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ), l’Association québécoise des entrepreneurs forestiers (AQEF), la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF) et Unifor, le groupe a sonné l’alarme dès le mois de juin quant aux conséquences des feux de forêt et fait parvenir à deux occasions des lettres au premier ministre pour lui demander une rencontre.
Investissement en sylviculture et chantier historique de reboisement.
Pour les partenaires, le gouvernement doit envoyer un signal clair indiquant que le secteur forestier est au centre de sa stratégie de développement économique du Québec et passer de la parole aux actes en investissant massivement dans la remise en production des superficies brûlées. Un chantier historique de reboisement devra être mis en place afin d’éviter que la forêt boréale québécoise ne disparaisse au profit de landes forestières composées de petits arbustes et de lichens. « Sans un chantier de reboisement d’envergure, en lien direct avec la mise en œuvre de la Stratégie nationale de production de bois, on assistera à une diminution importante de la productivité forestière du Québec, ce qui aura sans conteste des conséquences catastrophiques sur l’économie de nos communautés forestières », fait valoir le président d’Alliance forêt boréale, Yanick Baillargeon.
« Les Québécois ont besoin des produits issus de la forêt dans leur quotidien, que ce soit les sacs de papier pour remplacer ceux en plastique dans les épiceries, les boîtes de carton pour nos commandes en ligne, le papier hygiénique ou la charpente des maisons qui les abritent. Personne ne peut vivre au Québec sans ces produits, c’est pourquoi l’investissement dans ce vaste chantier de remise en production des forêts en nécessaire. Sans ce chantier, nous assisterons à une transformation radicale des écosystèmes où les anciennes forêts laisseront place à de vastes boisés dégagés et de prairies ouvertes » indique Charles-Philippe Mimeault-Laflamme, président de l’AETSQ. De plus, pour la lutte aux changements climatiques, cela représentera un déficit inquiétant pour la province en termes de séquestration de carbone.

États généraux de la forêt
Le groupe voit là une opportunité pour le Québec de démontrer à la communauté internationale son leadership pour contrer les impacts des changements climatiques. « En plus de la mise en œuvre du chantier de reboisement, il importe également de faire évoluer le régime forestier afin qu’il réponde plus efficacement aux besoins d’aujourd’hui et de demain. Comme point de départ, nous proposons la tenue d’états généraux de la forêt d’ici le 1er avril 2024 », déclare le président de la FQCF, Stéphane Gagnon.

Aide aux travailleurs
Afin de relever ce défi, le Québec devra pouvoir compter sur ses travailleurs forestiers. Or, le groupe juge inconcevable qu’aucune mesure n’ait encore été annoncée pour venir en aide aux travailleurs touchés par les arrêts en raison des feux de forêt. Comme on le sait, la foresterie se compose d’un grand nombre d’emplois saisonniers et cela est particulièrement vrai dans le secteur sylvicole où on compte en moyenne 22 semaines de travail potentiel. « En raison de l’arrêt forcé, les travailleurs sont plongés malgré eux en situation de précarité avec la menace de se retrouver devant un trou noir, soit une longue période sans revenus et sans assurance-emploi », souligne Serge Berthiaume, vice-président de la FIM-CSN.
Le groupe demande donc au gouvernement du Québec de l’assister dans ses représentations auprès du fédéral pour qu’il diminue le nombre d’heures assurables requis pour avoir droit aux prestations d’assurance-emploi et prolonge la durée de celles-ci.

Formation
Le groupe propose d’être mieux préparé dans l’avenir pour faire face à de telles situations d’incendies majeurs, notamment en tenant des états généraux de la forêt pour en tirer des solutions, mais aussi en offrant de la formation aux travailleurs forestiers. « La formation des travailleurs forestiers en combat contre les feux de forêt permettrait d’être beaucoup moins dépendant dans le futur des aides externes. Nous devons revoir l’ensemble de nos façons de faire de la foresterie au Québec, car force est de constater que le système actuel ne fonctionne pas. », indique Daniel Cloutier, directeur québécois pour le syndicat Unifor.

Entrepreneurs et entreprises
L’avenir du secteur forestier passe par une filière entrepreneuriale forte et en santé. Or, les feux de forêt ont eu de graves conséquences pour les entrepreneurs et PME qui ont dû engager d’importantes dépenses pour passer à travers cette épreuve. Le groupe réclame donc le remboursement de ces dépenses supplémentaires. « Déplacements d’équipements, dépenses d’hébergement, salaires versés aux travailleurs malgré les arrêts de production afin de ne pas les perdre, ne sont là que quelques exemples des charges additionnelles très considérables que les entrepreneurs forestiers ont dû assumer en raison des feux de forêt en plus de subir des pertes financières et matérielles importantes. Comme il s’agit d’un domaine exigeant où les marges bénéficiaires sont très minces et les investissements élevés, si l’on souhaite conserver une filière entrepreneuriale forestière digne de ce nom, il importe de les soutenir adéquatement en remboursant, notamment les dépenses encourues par ces premiers piliers de la chaine d’approvisionnement ! », de dire Étienne Boucher, président de l’AQEF.
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Contacts :
Pour AFB : Catherine Potvin, agente de communications, 418 630-6316
Pour l’AETSQ : Fabien Simard, directeur général, 418 802-7929
Pour l’AQEF : Martin Bouchard, partenaire d’affaires, 418 930-7152
Pour la FIM-CSN : Serge Berthiaume, vice-président, 514 863-0911
Pour la FQCF : Annie Beaupré, directrice générale, 418 953-7176
Pour Unifor : Renaud Plante, directeur local, 514 576-5625